Tous nos sapins sont des baumiers, à cause de leur parfum inimitable et de leurs qualités gustatives et curatives qui permettent de faire des produits dérivés (épices, pastilles, même des «bougies» de résine). Mais au-delà de leur belle couleur, nos sapins sont vraiment verts car ils sont écologiques.
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Le saviez-vous?
Un arbre peut repousser de sa soucheMême si on taille très sévèrement un arbre, presqu’à le couper, il peut repousser en autant qu’on lui laisse une de ses branches basse pour constituer le nouveau tronc. Certains arbres le font plus facilement (aulne, tremble, tilleul, sapin) mais à peu près tous peuvent le faire. En forêt on peut même voir des pommiers ou des merisiers (des bouleaux jaunes si vous préférez) qui repartent une nouvelle tige principale après que leur tronc ait été détruit par la foudre.
C’est cette capacité naturelle des arbres que nous utilisons. Nous ne coupons pas vraiment votre sapin à la récolte, nous le taillons sévèrement en lui laissant sa plus belle branche basse. Au printemps nous tuteurerons la branche pour qu’elle pousse bien droite et devienne un nouveau tronc. |
En culture biologique nous avons des adversaires et des alliés. Notre pire ennemi est le porte-épic qui ronge l’écorce des arbres et les tuent en empêchant la sève de monter. Il tue surtout des arbres matures. Nous l’éloignons dans nos bois et l’effrayons près des plantations.
Les maladies qui attaquent les sapins sont nombreuses. Nous devons dégager les arbres afin que l’air circule bien dans la plantation et que le milieu ne soit pas humide, ce qui favorise les maladies. Les petits rongeurs circulent sous la neige l’hiver. Ils tuent les petits arbres comme les porte-pics tuent les grands, en rongeant l’écorce tout le tour de l’arbre. Un champignon peut contaminer les sapins et en déformer les branches; c’est ce qu’on appelle un balai de sorcière. Il faut examiner chaque arbre, en mai, pour couper les balais et les détruire pour éviter que le champignon se propage. Gustave, notre chat, mais aussi les ratons laveurs et les renards, nous aident à contrôler les petits rongeurs. Les coccinelles mangent les pucerons et les vers de terre aèrent le sol. Les lapins tondent l’herbe entre les sapins et ils produisent même de l’engrais biologique! |
Se faire passer un sapin
Il y a plusieurs sortes de conifères qui poussent au Québec et ils n’ont pas tous les mêmes qualités et les mêmes usages. Chez nous nous avons des sapins, des pins rouges, des épinettes (noires et rouges), des pruches, des cèdres et même quelques mélèzes.
Le sapin baumier est le choix classique d’arbre de Noël. Mais, c’est aussi un arbre utilisé en cuisine, en médecine traditionnelle, en construction navale ou en optique! Le baume du Canada, produit à partir de la résine du sapin baumier, s’est vendu à travers le monde et a été utilisé jusque dans les hôpitaux (notamment contre les maladies respiratoires). La térébenthine et la colle de résine ont été utilisées en construction bien sûr, mais, dans le cas de la colle aussi pour les canots, les bateaux de bois et même les lentilles optiques (car elle ne trouble pas la vision une fois sèche). Mais alors, si le sapin est si bon, pourquoi dit-on se faire passer un sapin en voulant dire qu’on a fait une mauvaise affaire? Parce que, en construction, le bois de sapin a tendance à craquer quand il sèche. Il est donc préférable d’utiliser de l’épinette et du pin. Se faire passer un sapin, ou du bois de sapin c’est donc avoir un bois de construction moins bon. Ceci dit, notre maison est faite en pruche et en sapin et elle se porte bien! Le cèdre, quant à lui, ne pourrit pas, ou très lentement. C’est pourquoi on en fait des piquets de clôture. |